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Du côté des pros… et si l’on parlait « process » ?
Rencontre avec Thomas Mambourg, notre nouveau Head Pro. L’équipe installée, la première offre de cours en place, Le Petit XIXème a voulu en savoir plus sur son approche de l’enseignement. Un mot domine : « process »…
« Processs »… Il y a des mots auxquels ont tient, des mots qui vous caractérisent, vous définissent. Des mots synonymes d’objectifs. Thomas Mambourg, nouveau Head Pro de la RGLA, y tient beaucoup. C’est d’ailleurs le premier mot de la dénomination de la raison sociale de son entreprise. C’est dire !
A propos de « process », le dictionnaire nous apprend : « enchaînement ordonné de faits ou de phénomènes, répondant à un certain schéma et aboutissant à quelque chose ». Cet enchainement ordonné, Thomas le situe aussi dans le temps. Il voit l’enseignement comme une construction sur le long terme. Ce devrait être notre perception du golf à nous tous, à nous toutes.
Vent nouveau sur Rigenée depuis janvier 2023. En charge de la nouvelle dynamique de la RGLA, Thomas est entouré d’une véritable équipe, au premier rang de laquelle Patrick Van Campenhout, Nicolas Makhoul qui travaille depuis 7 ans aux côtés de Thomas et, pour l’assister : John Dehon, Benoit Dehon, Simon Libert et Frédéric Bardeletti.
S’intéresser davantage au mouvement du corps
Depuis janvier, donc, le mot « process » a supplanté le mot « technique ». A entendre Thomas, il convient de sortir de la technique pure, par trop liée au swing… lequel ne représente que 10 % du process. Tant d’efforts pour 10 %, direz-vous ? « Oui ! Quel paradoxe ! Pour moi, le swing est une conséquence de ce qui a été mis en place. Si, justement, ce qui précède est bon, le swing en profitera naturellement, voire sans effort… »
La démarche qui sous-tend le process consiste s’intéresser davantage au mouvement du corps, aux repères sensoriels et à l'intuition ; éliminer un mode de comportement erroné qui constitue un terrain propice aux tensions, aux blocages psychologiques et aux traumatismes physiques.
Dans le process, la vision représente 50 % du travail, donc de l’expérience. Il s’agit de la phase de préparation -souvent bâclée au risque de gâcher le jeu. « Par vision, j’entends le fait de bâtir un plan d’action, un processus adapté à la réussite du projet imaginé. En somme, mieux aligner le corps et l’esprit. »
Prise d’informations
Sénèque, le philosophe grec, disait « Il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait pas où il va ». Ce sera donc la prise d’informations. Quel club, ici, vais-je jouer en fonction du vent, de la déclivité du terrain et d’autres critères, en fonction aussi de ma forme physique du jour ? Quid de ma cible, c’est-à-dire l’endroit précis où je souhaite que ma balle termine sa course ? C’est aussi anticiper, imaginer d’emblée le coup d’après… Je choisis un repère d’alignement quelques décimètres devant ma balle en direction de mon focus qui lui aussi doit être concret et précis : un arbre, le piquet bleu...
Autre poids lourd du process, le set-up, 40 % ! Thomas le résume à la formule BPGA. Entendez : Balle – Posture – Grip – Alignement. Quasi une formule magique ! Et elle vaut pour tous les joueurs, du débutant à l’élite. « Adopter une bonne routine est le secret d’un bon alignement. Il faut s’assurer que la méthode que l’on emploie pour disposer la face de club en direction de la cible soit optimale, commente Thomas. Ensuite, il faut optimiser la façon de s’aligner et d’aligner son corps en relation avec la face de club. Là aussi, plusieurs erreurs peuvent être commises. C’est bien la balle qui doit être dans la bonne ligne de jeu, et non l’alignement du corps (des pieds) du golfeur… »
Une évidence ? Sourire de notre Head Pro, sourire qui en dit long. Et qui nous renvoie, à nouveau, à la notion de process : « suite continue de faits, de phénomènes présentant une certaine unité ou une certaine régularité dans leur déroulement. »
Qui dit « mots », dit « langage »
En somme le fil rouge. Il concerne tous les joueurs, sans exception. En revanche, la façon de poser le fil en question dépend de la « culture » du club. A Rigenée, elle est résolument sportive, alors que dans d’autres clubs la technicité peut l’emporter. « Pour nous, pros, cela signifie aborder la question du process en tenant compte du profil, de l’impulsion. A nous de trouver les mots qui éveilleront l’attention, les mots qui sensibiliseront… »
Qui dit « mots », dit « langage ». Il est commun entre les membres de l’équipe. « Que vous suiviez les cours chez Patrick, Nico ou avec moi, nous parlons le même langage. Quel que soit l’index, donc son expérience, nous utilisons les mêmes mots. En revanche, nous adaptons le discours à la personnalité de chacun, en prenant soin de mettre en avant les forces de chacun. »
Parenthèse, ici, pour relever le mot « force » par opposition à « faiblesse ». L’idée est de capitaliser sur les forces de chaque joueur, de les développer pour l’aider à s’améliorer.
Technique, physique…
Cours collectifs, cours individuels… Depuis janvier, l’offre s’est sensiblement enrichie. Et ce n’est qu’un début. L’hiver -dès novembre- est la meilleure saison pour s’entraîner. De mars à juin, place au jeu et aux mises en situation. « Sous peu, nous commencerons à accompagner les joueurs sur le parcours. Au menu, aussi, nos Coaching Days : travail sur 9 trous en matinée, avec vidéo, déjeuner à l’Art des Sens, suivi d’un travail technique l’après-midi. Tous les compartiments de jeu sont vus, sachant que 85 % du jeu, précisément, se passent sous 120 mètres. »
La technique, mais pas seulement. L’effort est également porté sur le physique. Et là, Rigenée occupe une position unique avec son centre GolFit. Qui plus est, notre club a la chance de compter des kinés certifiés TPI (Titleist Performance Institute), un centre d'expertise qui réunit des spécialistes du milieu médical et biomécanique. « Je vous invite à vous faire tester ! Les kinés nous remonteront les informations, lesquelles nous aideront à comprendre vos propriétés mécaniques. Et, par conséquent, à mieux exploiter vos points forts… »
Complément de cette analyse, les plaques de force aujourd’hui en place chez les pros. Celles-ci permettent d’évaluer nos appuis, de voir précisément comment ils fonctionnent pendant le mouvement de golf du putting à nos coups les plus puissants au driving. « La répercussion de l’utilisation du sol est fondamentale puisque sans le sol, on ne peut créer des mouvements réguliers et fiables, complète Thomas. Les liens entre les données de pression pour chaque pied, l’intensité des forces de réactions verticales ainsi que la coordination avec la vidéo en haute vitesse, nous permettent de savoir si vous êtes sur les bonnes actions au bon moment et si l’ensemble peut être optimisé… Meilleure mobilité, meilleure coordination ! Au contact, nous utilisons pas moins de 60 muscles, autant s’attacher à leur coordination ! »
Votre swing, véritable signature
Le physique complète la technique, enrichissant le fameux process. « Le joueur complet est celui qui se connait, qui maîtrise son physique et son mental, qui tient compte de sa nutrition, qui en même temps peut caddyer ses partenaires et les coacher dans le cadre d’une équipe. Et, si nécessaire, arbitrer. »
Enfin, pour être complet, le process inclut une activité de fitting et de réparation. Quand on évoque les clubs sur mesure on pense généralement à la morphologie du golfeur. Et il est certain que des différences considérables existent d’un golfeur à l’autre, homme, femme ou enfant. Ces différences justifient notamment des longueurs de clubs, des réglages de lie et des tailles de grips spécifiques.
« Le véritable sur mesure, par opposition au simple fitting, s’il passe bien sûr par l’adaptation à la morphologie du golfeur, va infiniment plus loin et se concentre essentiellement sur sa capacité athlétique, sa compétence golfique et ses objectifs de jeu. En effet, le swing de chaque golfeur correspond à une véritable signature, avec son plan, sa direction, sa transition, son tempo, son moment du relâchement des poignets, sa vitesse, son angle d’attaque, etc. »
C’est l’analyse de l’ensemble de ces paramètres qui permettra de déterminer, par catégorie de clubs, celui qui se rapprochera le plus de l’optimum, et de construire autour de ces références la série, voire l’ensemble du sac.