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Sobriété. Ensemble, relevons le défi
Une sécheresse inédite, des coûts de l’énergie qui s’envolent, une inflation galopante… Place à la sobriété. Plutôt choisie que subie. Ensemble, relevons le défi.
Sobriété. Le mot est sur toutes les lèvres, alors que les prix de l’énergie, du gaz et de l’électricité en particulier, flambent. C’est vrai aussi pour les denrées alimentaires, non seulement en raison de la guerre en Ukraine, mais aussi à cause de la sécheresse.
Souhaitée ou redoutée, la sobriété interroge les fondements et l’organisation mêmes de notre société. A tous niveaux. Et donc aussi à l’échelle de notre club. « Tout l’enjeu est de passer d’une sobriété subie à une sobriété choisie, estime Christophe Descampe. Cela suppose de mettre en place des mécanismes de priorisation et de redistribution en faisant preuve d’intelligence collective. »
Trouver du sens à d’autres façons de faire
Doublement du prix de du gaz, triplement du prix de l’électricité… En ce sens, notre club subit cette explosion comme toutes les entreprises et comme tous les ménages. Avec des subtilités en plus. Ainsi, le sable de nos bunkers. L’exemple est intéressant. A Rigenée, nous en consommons entre 400 et 500 tonnes par an. En quelques mois, son coût est passé de 38 euros la tonne à 70 ! Il faut savoir que le prix du sable est lié à sa catégorie et à sa taille. Et donc à son traitement. En particulier, le sable est tamisé pour obtenir une taille précise des particules. Ensuite, il peut être lavé ou pas, pour le débarrasser de toute poussière minérale, cette dernière opération réclamant aussi de l’énergie. Et, comme d’autres matériaux, son prix varie désormais du jour au lendemain. C’est un problème pour les professionnels du bâtiment, c’en est un -aussi- pour nous…
« Changer ses pratiques de consommation implique de trouver du sens à d’autres façons de faire, ce qui conduit à apporter un autre regard sur notre sport, poursuit Christophe. Fondamentalement, est-ce si grave de jouer sur un parcours dont le rough est coupé moins régulièrement ? N’est-ce pas plutôt apprendre à se mesurer au parcours… autrement ? »
La question est intéressante. Outre une question d’efforts, la sobriété remet ainsi au cœur du rapport au monde la notion de conscience. Se serrer la ceinture est une voie. Au quotidien, hormis les travaux exceptionnels sur parcours faisant appel à du matériel lourd, le club consomme 150 litres de mazout, dont le prix a été multiplié par 2,5. Il s’agit, a minima, de contenir cette consommation. Mais aussi de voir comment faire mieux et donc autrement.
Le calendrier des travaux sera vraisemblablement revu. En clair, allégé. Les travaux les plus importants seront maintenus, les autres décalés dans le temps. Nos priorités vont changer. En ce sens, notre club ne réagit pas autrement qu’un ménage, avec, en priorité, les ressources humaines.
Apporter un autre regard
A plus long terme, des investissements peuvent être rentables. « Partout, de tous temps, les progrès économiques l’ont été sous la contrainte. Aussi, cette crise peut être génératrice d’innovation », pense Christophe.
La notion de sobriété ne conduit pas seulement à améliorer l’efficience des processus de production et de consommation, elle les réinterroge, quitte à les remettre en cause. Indexer les prix sur base de l’inflation est une chose, penser autrement notre futur en est un autre. Oui, on réduira le chauffage, parce qu’il n’y a pas de petites économies. Mais il s’agit de voir plus loin que l’inflation qui n’est qu’une conséquence économique. Favoriser la sobriété comme levier face aux enjeux climatiques et environnementaux nécessite de s’appuyer sur des scénarios de « vie future » certes sobres, mais aussi réalistes et désirables..
Entamer une réflexion globale
Si nous avons appris de la crise sanitaire, y compris dans le fonctionnement de notre club, nous avons aussi appris de la sécheresse de l’été. Le climat change, les étés secs se succèdent. L’important est d’anticiper les besoins en eau. L’heure est à l’économie et nous devons nous adapter. Tant pour répondre au défi climatique que pour réaliser des économies, nous avons à mener une réflexion sur l’usage de nouvelles semences, d’autres engrais ou sur le compostage. La question des mouillants pour optimiser l’arrosage, par exemple, s’inscrit dans la même attention : comment faire mieux et moins cher ?
Place aussi à la technologie. Laquelle passera, notamment, par la robotisation de la tonte. Les avancées sont prometteuses. A la clé, des gains importants sur les plans qualitatifs et énergétiques. Mais aussi opérationnels. A commencer par moins de main d’oeuvre, ce qui va permettre d’utiliser les ressources à des tâches plus importantes.
Autre piste technologique, les panneaux solaires. 110 aujourd’hui ; possibilité de monter à 150. C’est là, encore, un investissement rapidement rentabilisé même si, pour les entreprises, il n’est pas subventionné.
« Faisons bloc, conclut Christophe. Serrons-nous les coudes. Songeons, chacun, à ces petits gestes qui vont non seulement permettre de réaliser des économies, mais aussi de modifier efficacement et durablement nos comportements. Et puis, innovons. Investissons la sobriété en termes d’opportunités. Pensons davantage en termes de communauté, le fondement même du club, notre club ! »