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De petits gestes, de grands chantiers
Un magnifique parcours, nous l’apprécions tous les jours. A nous de le respecter. Par de petits gestes, en toute connaissance. Explications de Lucas Mercelis et Christophe Descampe.
Nos pitchs ! Eternel sujet, qui peut sembler fastidieux, voire lassant. Et pourtant ! « Nous avons la chance de fouler des greens de grande qualité. Aidez-nous à les maintenir au meilleur niveau, invite Lucas Mercelis, green-keeper. Relevez-les correctement. De même, assurez-vous que les joueurs de votre flight en fassent autant. Réparer, oui… mais n’hésitez pas, non plus, à intervenir ! »
Réparer les pitchs reste une clé. Les laisser apparents c’est permettre à la rosée et, plus généralement, à l’humidité de pénétrer malgré le passage des machines. De là, le démarrage de mycelium, c’est-à-dire l’appareil reproducteur du champignon. Laisser un pitch c’est créer une situation de stress sur le gazon. Il n’y a pas à attendre, il faut agir immédiatement. Un pitch bien réparé c’est l’assurance de récupérer le tapis dans les 48 heures, alors qu’un pitch mal réparé c’est deux à trois semaines !
Mais qu’est-ce qu’un pitch bien réparé ? D’abord, l’usage d’une fourchette à pitch et non pas d’un tee. Il s’agit de décompacter le boulet de gazon comprimé par la balle. Comment ? En tournant la fourchette. Commencer par le côté opposé de la direction de la balle, puis sur les côtés. A aucun moment ne faites levier.
Une attention toujours plus grande
« Si le terrain est magnifique, tous les joueurs nous le disent, sa qualité tient à peu de choses, commente Christophe Descampe. Nous traversons une période fongique sensible. La chaleur du sol est élevée, anormalement élevée; le degré d’humidité l’est aussi. Il suffit d’un manque d’eau pour stresser le gazon. Et faire démarrer des attaques de maladies… »
Tout ceci exige une attention toujours plus grande. C’est dans cet objectif, par exemple, que nous avons installé des sondes au trou n°9 afin de nous aider dans la gestion de l’humidité des greens. La première permet de connaitre en permanence le taux d’humidité du green, pour savoir exactement quelle quantité d’eau apporter chaque jour. La seconde, dite d’humectation, permet d’évaluer le pourcentage de rosée afin d’évaluer plus précisément notre réactivité.
« Si la santé de nos greens est bonne -depuis le début de saison, c’est justement grâce à notre niveau de vigilance et à notre vitesse de réaction. Et c’est heureux, se satisfait Christophe. Le zéro phyto est très exigeant. Année après année, notre niveau d’expérience ne fait que croitre. »
Des techniques d’entretien qui évoluent
Exemple de cette stratégie, le changement de politique d’entretien des greens. En début d’année, l’équipe terrain avait privilégié un apport d’engrais assez faible pour éviter que les greens ne prennent un trop gros coup de boost et handicapent le jeu au niveau de la roule de la balle. Sur base des conseils d’un consultant, la démarche fut inversée : un fort apport d’engrais et des entre-semis plus réguliers. Les cicatrices se referment plus rapidement. En contrepartie, une vitesse de green un peu moins rapide… On ne peut pas tout avoir !
Trois leçons sont à retenir. Un : ne jamais laisser sécher un green, ce qui sous-entend un apport d’eau adéquat, y compris avec de l’arrosage manuel et l’application d’agent mouillant pour aider la percolation de l’eau. Deux : des apports d’engrais au bon moment, ce qui suppose au départ une meilleure quantification. Celle-ci va reposer sur une base de données personnalisée, mise en œuvre avec Valentine Godin, notre consultante. Dans le même esprit, relevons la mise en place d’un green test -prêté à l’AFG- pour effectuer une batterie de contrôles afin de lutter au maximum contre les maladies de greens.
Et le trèfle ? Et les pâquerettes ? Et le plantin ? L’équipe y travaille. « Nous réalisons une série de tests zéro phyto en ce moment pour essayer de limiter au maximum la prolifération, de ces trois plantes qui handicapent fortement nitre jeu. Ce qui ne nous pas empêché de retirer le plantin à la main sur les avant-greens, enchaîne Lucas. C’est une épreuve de plus, car jamais nous n’avons été autant envahis, et si vite. A titre expérimental, nous plaçons également du sulfate de fer à hauteur de 200 kg/HA en solide pour agresser au maximum ces trois plantes. »
De nouvelles zones de départ, progressivement
Parallèlement, Rigenée s’est attaché à un vaste projet de terrassement des tees de départ. Tous seront renouvelés. Si certains sont déjà achevés, comme le trou n° 8 qui est déjà joué et le trou n° 13 qui le sera sous peu, d’autres seront reconstruits au cours des deux ans à venir. L’équipe a également clôturé le gros du travail sur les tees des trous n° 2 et 15. Et attend le placement de l’irrigation sur ces deux trous pour pouvoir clôturer totalement les travaux.
Au trou n° 7, c’est un immense chantier qui a débuté. Première conséquence : des zones de départ à gauche de l’étang. Ce faisant, nous ne gênons pas les joueurs ; de la même façon, nos green-keepers peuvent avancer sans se soucier du jeu… Le chantier s’étirera encore sur quelques mois. Et pour cause, nous faisons une extension de l’étang et un renforcement des berges. Ce qui suppose un déplacement de terre important. Les travaux prendront donc plus de temps que pour les terrassements classiques comme le n° 13 ou le n° 8…
Tous ces travaux nous ramènent aux fameux… pitchs. Relevez-les. Et relevez-les correctement. « Ce sont des petits gestes, pour ainsi dire anodins, qui changent nos journées, qui nous permettent de nous concentrer sur nos travaux à réelle valeur ajoutée au bénéfice d’un meilleur jeu, et donc d’un plus grand plaisir. Pensez-y, conclut Christophe. C’est notre contribution, notre responsabilité à toutes et à tous ! »